Rehausser ou moderniser un mur de béton ou de parpaings, créer une palissade… Préservez votre intimité au jardin.
Vous en rêvez ? Sachez avant tout que les clôtures de propriétés privées répondent à une législation du Plan local d’urbanisme et du Plan d’occupation des sols. En effet, l’article 663 du Code civil indique que la hauteur maximale autorisée d’un mur dans les villes de plus de 50 000 habitants est de 3,60 mètres, et de 2,60 mètres dans les autres agglomérations. Mais il est indispensable de se renseigner en mairie car chaque localité est libre d’ajuster ces données. Déposer une déclaration peut aussi être nécessaire. Pensez en parallèle à vous mettre d’accord entre riverains, avant de commencer les travaux. Et puis, il existe aussi des astuces pour gagner quelques mètres de hauteur malgré les contraintes ! Voici nos idées d’occultations de jardin gratte-ciel.
Basique, le mur en parpaings ou en béton est un ouvrage solide, durable, et occultant à 100 %. C’est la solution la plus courante pour se séparer visuellement (en bonne entente !) de ses voisins. Second avantage : il permet un grand éventail de parements décoratifs, que chaque propriétaire pourra choisir de son côté : bardage bois, végétalisation, peinture…
- Astuce n° 1 : Jouer sur les « grands sujets »
En langage de pépiniériste ou de paysagiste, un « grand sujet » est un arbre de grande envergure. Dans ce jardin australien, cet eucalyptus dépasse d’une large tête le sommet du mur : il donne l’impression d’une plus grande altitude et donc d’une meilleure intimité, sans couper totalement la lumière. Il devient alors un complément indispensable du mur, améliorant son occultation. Et… quel atout graphique, de surcroît ! Peuplier, bouleau, pin sylvestre ou châtaignier seraient aussi exemplaires dans ce rôle.
Comment intégrer un arbre à la conception des espaces extérieurs ?
- Astuce n° 2 : Jouer sur les hauteurs et les vétilles – claires-voies et couleurs
Vous voyez comme ces deux murs perpendiculaires réussissent à cerner l’horizon, sans pour autant créer un quelconque étouffement ? C’est grâce au jeu des hauteurs : celui de gauche est plus haut que celui de face. La super astuce, c’est d’ajourer une des surfaces pour laisser passer la lumière tout en conservant l’occultation.
- Astuce n° 3 : Fixer un treillage XL
Votre rempart de protection en pierre et crépis vous déplaît esthétiquement ou est en mauvais état et a besoin d’un complément d’occultation ? Sans faire d’importants travaux de rénovation, vous pouvez opter pour la pose d’un haut treillage en bois. Voilà qui rappelle le savoir-faire des treillages des jardins à la française et de Versailles en particulier. Non seulement ils forment un support élégant et solide pour les plantes grimpantes, mais ils apportent un raffinement certain à un mur basique, tout en laissant toujours passer la lumière. Résultat : un jardin classique chic.
Même concept avec ce treillage en métal, adossé à un mur et colonisé par des capucines grimpantes. Le bambou complète le tableau végétal en plein développement.
- Astuce n° 4 : Poser des Cedars et des corbeaux en bois
Particulièrement originale, cette idée des architectes paysagistes canadiens Pedersen Associates est très intéressante : « Les éléments sculptés sont appelés corbeaux », explique Pete Pedersen. « Ils forment la base de treillis permettant aux éléments de treillis horizontaux de reposer sur eux : ce sont des Cedars. » Cette solution allie l’utile à l’agréable : elle surélève et clôture totalement le jardin, tout en apportant un véritable atout décoratif.
Cette technique de l’encorbellement (« corbeau » étant dérivé de l’ancien français « corbel ») fait référence à un savoir-faire de maçonnerie datant du Moyen Âge. Son double objectif de renforcement et d’embellissement de l’édifice est adaptable dans nos jardins contemporains et à la problématique actuelle, grâce au travail aisé du bois.
Le mur de briques apporte ce petit esprit vintage tellement apprécié dans les jardins romantiques. Il est d’ailleurs possible de tricher un peu et d’appliquer un parement en briques rouges sur un mur de parpaings ou de béton !Si votre mur date de plusieurs décennies et que vous aimeriez le restaurer et l’enrichir, le choix du bois est une fois de plus une bonne option. Les treillages et les bardages étant éminemment tendance, il est de bon goût de les associer et de les faire contraster avec un mur minéral.
Dans cet aménagement, le triple contraste de matières, de densités et de formes donne un bel ensemble.
- Astuce n° 1 : Décaisser le jardin
Dans un petit jardin à optimiser et dont le vis-à-vis doit être amélioré, creuser une de ses zones (la plus proche de la maison idéalement) est une entreprise judicieuse. Ainsi en dénivelé, le jardin bénéficiera de plusieurs espaces et la zone la plus basse sera totalement à l’abri des regards. Voyez comme le mariage des trois types d’occultations est parfaitement réussi dans ce jardin anglais : bardage bois horizontal en soubassement, puis mur de briques et enfin treillage bois à carreaux.
- Astuce n° 2 : Parier sur un bardage façon palissade, en couleur et en hauteurs
On retrouve ici le jeu sur les différentes hauteurs, auquel s’ajoute un jeu sur les matières et les couleurs. Le mur de briques est ici et là doublé ou surplombé d’un bardage ajouré, lui-même couronné à un endroit d’un espalier en bois clair et brut, que les arbres palissés sont en train de conquérir. Le camouflage des points faibles est réussi, mettant en valeur les meilleurs points de vue.
Pour jouxter un mur minéral ou se substituer à lui, les palissades en bois à lattes horizontales connaissent actuellement un véritable engouement. Très esthétiques, elles modernisent n’importe quel espace et sont particulièrement décoratives. D’ailleurs, la largeur des lattes et leur espacement peuvent être plus ou moins importants, un détail primordial pour la personnalisation du jardin.
- Astuce n° 1 : Dégrader les teintes du bois
La partie basse peut être poncée, traité, vernie ou même peinte, tandis que quelques lattes supérieures restent brutes. L’effet visuel est agréable et souligne bien le rehaussement de la clôture. Et voyez comme c’est une solution cache-cache qui s’adapte aussi sur un mur ! Enfin, comme sur ce premier exemple, l’eucalyptus permet d’ajouter encore un étage supérieur au travail d’occultation général.
- Astuce n° 2 : La superposer à des matières brutes et naturelles
Les matériaux bruts sont une grande tendance au jardin. Les marier permet de créer une ambiance unique et d’ajouter un supplément d’occultation ici ou là. L’air de rien, ça fait tout !
Dans ce jardin anglais, le mur en béton ciré noir est superbement associé à un panneau en acier Corten d’une part et à une quinzaine de lattes de bois brutes et horizontales d’autre part. Quelques noisetiers palissés, du jasmin grimpant et des pieds de bambou… L’impression d’être ailleurs !
- Astuce n° 3 : Combler la partie haute de la palissade avec du végétal
Nous l’avons vu, la largeur des lattes de la palissade et leur espacement peuvent varier. Cet exemple de palissade en bois pleine surmontée de lattes ajourées montre comment un lierre, par exemple, peut coloniser la partie haute et donner une nouvelle dimension à une clôture de jardin conventionnelle.
- Astuce n° 4 : Mixer l’horizontal et le vertical
Amusez-vous avec les lignes : une palissade de jardin horizontale s’accorde très joliment avec des plantes graphiques et élancées comme le bambou, le yucca, les palmiers… À laisser pousser plus haut que la clôture elle-même.
Et puis, surprenez avec un élément original : par exemple ce cadre bétonné avec une frise verticale. Une fois de plus, quel joli contraste de couleurs, de matières et de styles !
- Astuce n° 5 : Rehausser la palissade avec des arbres palissés ou taillés
Si vous optez pour une palissade en bois à lattes verticales, l’alliance avec des sujets verticaux est élémentaire. Pour un ensemble harmonieux, taillez les arbres d’ornement « en marquise » ou « en rideau » sur le modèle des techniques d’élagage des grandes villes : bien égalisés, ils créeront un véritable mur végétal qui dominera le jardin.
C’est la solution préférée des amoureux de la nature. Totalement occultante une fois que le végétal a pris ses aises, elle demande cependant un peu de patience, mais s’adapte à toutes les situations : clôture déjà en place ou pas, mur particulièrement inesthétique…
Un savant mélange de différentes variétés de lierres et de fougères est du plus bel effet et il est bien sûr possible de l’enrichir d’autres types de plantes vertes. Pas encore assez haut ou assez abouti à votre goût ? Ajoutez simplement un grillage de clôture en partie haute pour continuer de faire pousser cet écran de verdure !
Se conformer aux exigences extérieures et jeter l’éponge n’est pas l’unique solution. Innovez !
- Astuce n° 1 : Créer un auvent
Si l’occultation ne peut pas « pousser en hauteur », faites comme la nature, adaptez-vous, soyez flexible ! Cette création du paysagiste Ian Barker est un extraordinaire exemple de biomimétisme : une pergola-cabane qui rend la terrasse vraiment confidentiel sans la rendre oppressante.
- Astuce n° 2 : Tonnelle moderne
Voici un autre exemple d’occultation novatrice. Elle éclipse juste une partie du jardin, laissant le reste plus libre et à vue. Un bel entre-deux !
Avez-vous rehaussé les clôtures de votre jardin ? Avez-vous mis en place d’autres solutions ? Dites-nous tout !