Cette technique Shou-sugi-ban ou Yakisugi, d’origine japonaise, permet de protéger naturellement les bois de bardage par carbonisation. En brûlant les lames de bois en surface, on leur permet d’accéder à une protection optimale pouvant aller jusqu’à 80 ans d’après les spécialistes. En effet, la pellicule de bois carbonisé va créer une protection contre les UV, (principale source de vieillissement du bois) les intempéries et les insectes comme le ferait une bonne peinture naturelle suédoise par exemple. Il est à noter que dans le projet (présenté ci-dessus) de l’architecte Carl Turner, la toiture est également constituée de lames de bois brûlé.
La technique
Traditionnellement, c’est le cédre (Sugi) que l’on protège de cette façon mais tous les bois de pin se prêtent parfaitement à cette méthode. Originellement, on préconise de lier ensemble trois planches en une sorte de long triangle que l’on place debout et dans lequel on insère du feu ; pour de petites séries, on peut créer un grand lit de braises dans lequel on couchera des planches 2 par 2. On peut aussi simplement utiliser un chalumeau.
On compte une dizaine de minutes par planche pour la brûler. Ensuite, il faut gratter les résidus de charbon avec une brosse (se protéger avec un masque), arroser avec de l’eau, laisser bien sécher et enfin enduire généreusement avec de l’huile de lin pour parfaire la finition. Une suite d’opérations assez longues mais qui garantit un traitement du bois parfaitement naturel et durable.
Un engouement mondial
Les architectes, designers, artistes se sont emparés de cette technique aux variations infinies. On brûle plus ou moins, on gratte plus ou moins, ce qui permet d’obtenir toute une gamme de noirs. La surface devient dure en se carbonisant, opaque et douce comme de la peau si on la débarrasse de tous les résidus de bois brûlé. Elle devient hydrophobe grâce à l’huile de finition. Cette technique anoblit les matériaux, fascine par les noirs profonds qu’elle suscite, tour à tour mats ou brillants.
Que pensez-vous de cette technique ? À l’agence, on adore !